8 RÉCITS, 6 CLASSES
publié le 8 novembre 2025,
par Herbes Rouges
Bassin de Caen, quels futurs ?
Bonjour les enfants
Cette semaine, nos récits poussent et se mettent à foisonner sur huit sites choisis. Huit points d’ancrage pour imaginer, supposer, se questionner pour filer des histoires du futur. Que se passera-t-il lorsque l’eau remontera dans les réseaux de l’îlot Saint-Jean ? Comment s’organiser, comment vivre, dans un quartier pavillonnaire de la périphérie caennaise, dans un monde où on ne peut plus utiliser sa voiture ? Quelles mutations s’opèreront alors, dans nos quotidiens, dans les espaces qui les tissent, dans nos façons de les habiter ?
Alors que nos imaginaires se construisent et s’étoffent et que nos dessins tentent de capturer ces visions en devenir, une halte s’impose dans plusieurs classes de CE2. L’idée : nourrir à notre tour leurs imaginaires, mais surtout les confronter aux nôtres. Nous leur avons tendu nos dessins en cours, comme des esquisses ouvertes, et leur avons proposé d’y inscrire leurs visions du futur. Trois lieux leur ont été confiés : La Guérinière, le château de Caen et une vision subaquatique du barrage de Montalivet.
De leurs crayons émergent des mondes foisonnants, des inventions poétiques, absurdes parfois même violentes. Ici, un système de récupération d’eau qui s’écoule des toits vers les douches, qui arrose des champs de carottes ou éteint les coulées de lave d’un Caen devenu volcanique. Là, des animaux et des plantes multicolores qui envahissent le château, des chevaux comme moyen de transport, des tigres de compagnie, un château enseveli sous le sable du Sahara.
Leurs visions, libres et déliées, se mêlent aux nôtres et les déplacent, mais leurs dessins révèlent aussi une perception d’un futur en tension : guerres, catastrophes naturelles, révoltes animales, technologies démesurées et intelligences artificielles s’y glissent, comme des composantes presque ordinaire de leur paysage mental.
Nos imaginaires enrichissent les leurs, se répondent, se confondent mais se confrontent aussi à des réalités techno-solutionnistes et violentes dont les enfants d’aujourd’hui sont fortement imprégnés.
Les cartes postales du futur prennent forme peu à peu, encore fragiles, encore mouvantes, mais prêtes, bientôt, à être envoyées.
À bientôt,
Les Herbes Rouges
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