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L’immersion pour point de départ

#SESSION 1/ Rives en Seine, du 1er au 5 décembre

publié le 17 janvier 2024,
par Sanae Nicolas et Lorène Chiron

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Reconstruction 2044

L'immersion pour point de départ

Accueillies par Bastien Coriton, Maire de Rives-en-Seine, ainsi que son équipe municipale et nombre de partenaires de la résidence au petit matin du 1er décembre 2023, c’est par un beau levé de soleil brumeux qu’à débuté notre immersion dans le patrimoine reconstruit de cette commune que se partagent le pays de Caux et les boucles de la Seine.

Extrêmement riche en rencontres, planifiées ou non, formelles ou impromptues, d’acteurs comme d’habitants et de lieux du territoire, cette première session nous a d’abord permis de confirmer quelques unes de nos premières intuitions de novembre :

- Caudebec-en-caux nous semble une ville "monumentale", au patrimoine bâti à la fois contrasté et harmonieux, s’exprimant par grandes séquences historiques distinctes (ville ancienne autour de l’église, première vague de la Reconstruction en bord de Seine, seconde vague en second plan, extensions urbaines sur les coteaux et dans les marais), mais s’articulant facilement : à travers le dialogue des ornementations gothiques et modernes, des teintes pierreuse et nacrées des matériaux de façade, le jeu des mises à distance tenues entre les bâtiments notamment... ;

- un site caractérisé par ses cours d’eau, à la fois grand paysage fédérateur de la commune nouvelle (position centrale du parc des boucles de la Seine) et élément attractif pour la vie sociale et économique du bourg : les ruisseaux de l’Ambion et Sainte-Gertrude, venus du fond de vallée, embarquent le passant et serpentent entre les différences séquences bâties de Caudebec reconstruit, les vestiges de l’avant-guerre, et les formes plus contemporaines jusqu’au quais récemment rénovés ;

- un espace de vie collective intense marqué par son passé, où la mémoire est vive et entretenue, mais aussi vivant au quotidien (de très fréquents et nombreux évenements), et tourné vers l’avenir, comme en témoigne la dynamique urbaine du "fonds de vallée" où se sont récemment développés de nouveaux programmes de logements, où un terrain dépollué attend son nouvel équipement (nouvelle gendarmerie), où l’on réfléchit à la reconversion de la friche Fiducial, enfin où l’on cherche encore les derniers terrains à construire dans ce territoire limité par son contexte hydrogéologique contraignant : coteaux escarpés sur ses flancs Ouest et Est, rives de fleuve au Sud, marais au Nord.

PRE-CADRAGES
L’enquête de terrain, la rencontre avec les habitants, le dialogue avec les experts du territoire nous ont par ailleurs permis de percevoir de premiers enjeux et d’esquisser de premiers cadrage pour le devenir du patrimoine de la reconstruction à horizon 2044 :

- l’habitabilité des ilots Maupassant et Boiledieu. Les bien-nommés "ilots Banane" par une partie des Caudebecais, apparaissent dans le même temps comme des faits urbains immanquables, des propositions architecturales et urbaines d’une inventivité et d’une plasticipté remarquable, des bâtiments pas toujours aimés, pas toujours compris, mais visiblement attachants, un habitacle qui porte aujourd’hui plusieurs problématiques de fonctionnalité et de confort, et une structure encore capable d’évolutions et de transformations, comme le montre les dernieres études commandées par la Ville ;

- la question des déplacements et du stationnement nous paraît également centrale à Rives-en-Seine, et se matérialise sous plusieurs échelles et sous plusieurs formes, allant de l’impact spatial des très nombreux boxes de stationnement des ilots de la Reconstruction et des places de stationnement en centre-ville à la question de équilibre territorial d’une commune nouvelle dont la desserte entre les pôles et vers les bassins d’attraction doit être maintenue et renforcée. La Place d’Armes, espace public circulaire et central dans la vie de la cité, bordée par les façades première et seconde période de la Reconstruction, et marquée par une architecture contemporaine "rajoutée" dans les années 1980-90 pour acceuillir une médiathèque et une Poste, est également un centre de préoccupation pour nos interlocuteurs, qui sont nombreux à s’interroger sur ses potentiels d’attractivité, de fonctionnalité, de percées visuelles à améliorer ;

- le site de la rue de la Tour d’Harfleur nous parait enfin porteurs d’enjeux déterminants pour RES : espace grevés de garages vieillissants, aux forts potentiels de renouvellement urbain en milieu déjà artificialisé dans la perspective du ZAN, il est aussi le lieux de rémanences patrimoniales uniques et précieuses à préserver : l’ancienne Tour d’Harleur d’une part, vestige des anciens remparts de Caudebec, la salle des fêtes de la tour d’Harfleur d’autre part, rare et précieux témoignage de l’emploi de la fusée-céramique, technique innovante et expérimentale mise en oeuvre par Lefrevre, architecte en 1955 et foyer historique de la vie associative et festive de la commune, et enfin la très symbolique "dernière maison de la Reconstruction".


Nous remercions toutes les personnes qui ont pris le soin de nous accueillir et le temps de dialoguer pendant cette première session, et particulièrement :
- l’équipe municipale, Olivier Rabaey et Nicole Renaux en particulier
- l’équipe du Parc régional des boucles de la Seine Normande
- les habitants et commerçants de l’ilot Maupassant, le Saint-Philippe
- le comité de jumelage de Rives-en-Seine
- Frederic Marchais, auteur de "Reconstruire Caudebec-en-Caux" parus en 2023


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