Appel à candidatures | Laboratoire des territoires - résidence Reconstruction 2044

UNE RÉSIDENCE D’ARCHITECTURE POUR IMAGINER LE FUTUR DE LA NORMANDIE À L’HORIZON 2044

En 2024, aura lieu le 80ème anniversaire du D-Day et de la Bataille de Normandie, l’opportunité de sensibiliser les normandes et normands, comme des touristes du monde entier, aux spécificités et richesses du patrimoine de la Reconstruction, de le reconsidérer comme un support existant à investir, et de les inviter à imaginer son évolution dans les années à venir.
En collaboration avec la Région Normandie, trois collectivités lauréates du label « Patrimoine de la Reconstruction en Normandie » et le GIEC normand, Territoires pionniers propose une résidence d’architecture qui a pour objectif de révéler les richesses et singularités du patrimoine de la Reconstruction, et d’explorer ses potentiels de transformation écologique et sociale.
En s’appuyant sur les travaux prospectifs du GIEC normand et les connaissances fines des collectivités sur leur patrimoine reconstruit, comme sur les forces vives de leur territoire, il s’agit de créer et diffuser des récits et des illustrations qui permettront de se projeter collectivement. À partir de ses recherches, de rencontres et d’enquêtes de terrain, l’équipe accueillie en résidence proposera des visions de la Normandie à l’horizon 2044, date du centenaire du D-Day. Ces récits du futur, situés dans les périmètres reconstruits du quartier du Bouloir à Saint-Lô, des bourgs de Trévières et de Caudebec-en-Caux, seront illustrés en vue d’être partagés avec toutes et tous, petit·es et grand·es, comme supports au débat et à l’action collective.
Ces récits proposeront des représentations du quotidien des habitantes et habitants en 2044 dans une sélection d’espaces urbains transformés et adaptés aux effets du changement climatique. Il s’agit de donner à voir des milieux habités accueillant le vivant et ses capacités régénératrices. Ces territoires seront capables de produire l’essentiel de leur subsistance, dans des échanges de proximité et une approche circulaire. Les illustrations réalisées donneront à voir les potentiels de transformations écologiques et sociales du patrimoine urbain et bâti de la Reconstruction.
Les textes et images produites seront ensuite diffusées dans le cadre de la 6ème édition de Chantiers communs organisée en mars 2024 par Territoires pionniers, et à l’occasion du 80ème anniversaire du D-Day et de la Bataille de Normandie dans les trois communes, et accompagnées d’un programme de rendez-vous (parcours, visites, rencontres, ateliers…) en lien avec les Offices de tourisme.

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La Reconstruction, un patrimoine vivant

Dans les années qui ont fait suite à la Seconde Guerre mondiale, la Reconstruction a été un véritable laboratoire d’expérimentation architecturale et urbaine en Normandie. Dans les bourgs ruraux, les petites comme les grandes villes, des ensembles urbains et des édifices, qu’ils soient remarquables ou plus quotidiens, sont l’œuvre des plus grands architectes et urbanistes de l’époque.
Consciente des atouts de l’abondant patrimoine de cette période et de la nécessité de le mettre davantage en valeur, la Région Normandie a lancé le Label “Patrimoine de la Reconstruction en Normandie". Depuis 2020, la dizaine de villes lauréates se sont engagées dans des démarches de sensibilisation de tous les publics (habitant·es, professionnel·les, touristes...) des actions de préservation et de valorisation de ce patrimoine.
À nouveau, ce patrimoine singulier, à réinvestir et reconsidérer à l’aune des enjeux climatiques ou encore des objectifs de Zéro Artificialisation Nette (ZAN), pourrait devenir support à l’expérimentation de pratiques architecturales vertueuses et à de nouvelles manières d’habiter nos milieux de vie.
Les Villes de Saint-Lô (Manche) et Rives-en-Seine (Seine-Maritime), ainsi que la Commune de Trévières (Calvados), lauréates du Label « Patrimoine de la Reconstruction en Normandie », accueilleront la résidence.

Les perspectives du GIEC normand pour la région à l’horizon 2050-2100

Dans le but de traduire les prévisions du GIEC international pour le territoire, le GIEC normand constitué d’experts régionaux, scientifiques et spécialistes sur les différentes thématiques liées au climat et à son évolution, a fait la synthèse des travaux scientifiques locaux existants sur ce sujet (données mesurées et projections à l’horizon 2050-2100). Accessibles à toutes et tous, ces travaux prospectifs publiés sous forme de synthèses ont pour objectif de se préparer aux impacts du changement climatique et de faire en sorte que le territoire, ses actrices et acteurs, ses habitantes et habitants, s’y préparent.

En s’appuyant sur les travaux du GIEC normand, et en lien avec certains de ses membres, Territoires pionniers cherche à situer plus finement les connaissances depuis le terrain, et à les diffuser largement auprès de celles et ceux qui y vivent. Il s’agit de donner la possibilité à chacune et chacun, individuellement et surtout collectivement, de se questionner sur l’avenir de son milieu de vie, d’anticiper les changements climatiques et d’engager les actions nécessaires pour s’y adapter ou les atténuer.
Cette démarche est engagée depuis maintenant plusieurs années par Territoires pionniers dans le cadre de son Laboratoire des territoires avec des résidences d’architecture accueillies à Regnéville-sur-Mer (2019-2020), Caen (2020), Saint-Sauveur-Villages (2021) ou encore dans le territoire de la Rouvre (2022), ainsi que l’accueil du paysagiste Maël Trémaudan en tant que professionnel associé pour une enquête sur le bassin-versant de l’Orne (2022-2023). Ces démarches collectives et expérimentales menées depuis le terrain ont produit des cartes, récits, images et bien sur de nombreuses idées pour agir dès à présent. Territoires pionniers les partage et les diffuse largement pour inspirer celles et ceux qui souhaitent engager des transformations écologiques et sociales dans leurs milieux de vie.
Chantiers communs, évènement régional coordonné par Territoires pionniers est aussi l’occasion de rassembler sur le terrain chercheur·ses, professionnel·les, collectivités et habitant·es autour de ces sujets.

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DES RÉCITS SITUÉS DANS TROIS TERRITOIRES RECONSTRUITS

Rives-en-Seine, commune nouvelle seinomarine, regroupe les bourgs de Villequier, Saint Wandrille Rançon et Caudebec-en-Caux. Ce dernier, entouré de forêts, s’est niché entre les marais et la Seine, au cœur du Parc Naturel Régional des Boucle de la Seine Normande. En son antre s’écoulent deux rivières parallèles. Ces trames vertes et bleues accompagnant un bâti minéral.
Après l’incendie dévastateur de 1940, c’est en 1946 qu’Otello Zavaroni met en scène la Reconstruction traditionnelle imaginée par A. Robinne, urbaniste. Reprenant les caractéristiques de l’ancienne cité, les maisons collectives sont édifiées sur 3 à 4 niveaux autour d’ilots communs. Plus tard, suivant les nouvelles directives plus modernistes, l’architecte conçoit un immeuble courbe appelé “ilôt banane” qui marque encore fortement aujourd’hui l’espace urbain.
Caudebec-en-Caux a fait l’objet en 2021 d’un atelier “hors les murs” qui a rassemblé des étudiant·es et de nombreux partenaires sur le thème “Quel futur pour les petites villes normandes ?”*. Dans la continuité de cette démarche, la résidence d’architecture vise à sensibiliser les habitantes et habitants à leur patrimoine comme aux effets déjà sensible du changement climatique dans la commune, en leur proposant des visions de leur bourg.

Se reconstruire a été pour Saint-Lô l’occasion de réaffirmer sa centralité du haut de son éperon rocheux et de ses remparts médiévaux. André Hilt, nommé architecte en chef en 1944, repense les fonctionnalités de la ville et intègre la préfecture départementale de la Manche et sa nouvelle cité administrative dans l’Enclos. L’hôtel de ville et son beffroi assurent le lien vers les commerces déplacés à l’est.
Au sud, un nouveau quartier dit « de compensation », nommé le Bouloir, voit le jour dès 1951. Sa construction est un terrain d’essais et d’expérimentations, notamment la reconstruction, par des alliances d’entreprises, de maisons construites en 45 jours ou à visée économique. Vert et aéré, ce quartier est riche d’une grande diversité de bâtiments : petits immeubles collectifs, maisons individuelles ou en bande, square, commerces, école, temple, église.
La Ville de Saint-Lô est la première à obtenir le Label “Patrimoine de la Reconstruction en Normandie”. Des actions de réhabilitation, de valorisation et de médiation autour du patrimoine reconstruit sont menées chaque année. La résidence vient enrichir ces propositions avec une démarche prospective centrée sur le quartier du Bouloir.

Trévières est une commune rurale du Calvados située à l’entrée du Parc Naturel Régional des marais du Cotentin et du Bessin.
Depuis plusieurs années, l’équipe municipale et les habitant·es se réapproprient leur passé et l’architecture qui a vu le jour après la Deuxième Guerre mondiale. C’est ce même sentiment de rassemblement qui avait prévalu à la réédification de la salle des fêtes et cinéma installée au cœur du front bâti de la place du marché par les architectes Georges et Gilbert Hallier, père et fils. Encore aujourd’hui lieu de la vie locale, elle trouve, depuis les travaux de réaménagement de la place, un nouvel écho avec, face à elle, la petite halle qui vient conclure les projets inachevés de la Reconstruction.
Après avoir accueilli les architectes Simon Durand et Camille Delaunay en 2017, Territoires pionniers et la Commune ont une nouvelle occasion de collaborer avec cette résidence croisant patrimoine de la Reconstruction et visions prospectives.

Appel à candidatures ouvert aux architectes et diplômé·es d’une école d’architecture
Date limite d’envoi des dossiers : mercredi 4 octobre 2023 minuit

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• En savoir plus sur les résidences portées par Territoires pionniers et commander le livre "Révéler, cultiver, réhabiter. Une décennie d’architectes en résidence"