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ACTE 2 | Rencontrer les acteurs et réprésenter le territoire

publié le 11 janvier 2023,
par Maël Trémaudan

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Maël Trémaudan – professionnel associé (2022-2023)

ACTE 2 | Rencontrer les acteurs et réprésenter le territoire

Les rencontres

De juillet à Octobre les rencontres se poursuivent avec des acteurs qui travaillent à l’échelle de tout le bassin versant de l’Orne ou sur une grande partie de ce dernier.
Seul ou avec Territoires pionniers, parfois même avec Camille et Boris de la résidence des Gorges de la Rouvre qui à lieu entre juillet et octobre, nous allons échanger avec des professionnels aux profils et visions variés. À chaque fois nous leur présentons le travail de Territoires Pionniers, mon profil de paysagiste, la résidence qui nous animes (voir le billet 1 du blog). Nous engageons ensuite un échange ouvert sur leur perception du bassin versant, de ses enjeux actuels et futurs (climatiques ou autres). En général les personnes rencontrées nous livrent autant leurs visions de professionnels que leurs convictions personnelles. C’est ce qui donne à nos échanges une couleur particulière, un dialogue libre et ouvert.

La plupart du temps nous nous rendons compte que les enjeux et questions qui se posent se recoupent malgré la diversité des profils que nous rencontrons. Voici une la liste des profils rencontrés au cours des sessions de juillet, septembre et octobre :

  • Région Normandie - services patrimoine naturels et parc régionaux ; énergies, environnement, développement durable et animation du rapport du GIEC local ; eau et milieux aquatiques
  • Chercheurs de l’université de Caen - climatologue du GIEC et Hydrogéologue
  • DRAC - spécialiste de l’histoire agricole et sédimentaire de la plaine de Caen
  • Agence de l’eau - chargées de mission et de suivi sectoriels sur le bassin versant de l’Orne Nord et Sud)
  • CAUE 14 – Pôle urbanisme
  • Thésard et post doctorant de l’université de Caen - évolution historique du bocage et future de la production de blé en lien avec le changement climatique

Nous retenons de l’ensemble de ces entretiens globalement un trop fort cloisonnement des actions malgré une forte volonté de tous les acteurs de faire évoluer les choses sur leurs sujets, à leurs niveaux. Dans le détail nous avons notamment relevé :

  • Un manque d’espaces et de moyens d’expérimentation, de création de données et de mise en débat sur la question du changement climatique : la réalité de ses effets et les mesures d’adaptation à mettre en œuvre (impacts et mesure sur l’agriculture, la biodiversité, etc.)
  • Un manque de lien entre les acteurs et institutions sur la question de la gestion de la ressource, en eau notamment (quantité et qualité) et l’inexistence d’un espace de gestion, de débat et de discussion à l’échelle du bassin versant de l’Orne.
  • Une connaissance parfois parcellaire de certains fonctionnements naturels et notamment dans le Massif armoricain qui présente (du fait de sa topographie et géologie) une multitude de microclimat et d’entités hydrogéologiques à l’origine d’une forte variabilité de milieux biologiques et naturels.
  • Une faible conscience par les habitants des processus historiques de la plaine de Caen ou du Massif armoricain et des activités anthropiques à l’origine des paysages que nous observons aujourd’hui (et ce malgré de nombreux programme de recherches et publications sur le domaine).

Les outils de restitution

En parallèle de ces rencontres, je poursuis mes recherches cartographiques, géographiques et climatiques sur le bassin versant. Ces recherches (qui explorent la géologie, les pratiques agricoles, les ressources en eau, etc.) font petit à petit émerger les grands invariants de la géographie du bassin versant. Recherches cartographiques et rencontre des acteurs du territoire entrent souvent en résonance : les grands constats géographiques font échos à de grands enjeux et défis pour le bassin versant. Dès le mois de juillet, nous prenons la décision de formaliser ces recherches dans un document afin de partager les constats et questions que la résidence et nos rencontres font émerger.

Pour cela nous imaginons un document Carto-questions qui illustre les réalités géographiques du bassin versant de l’Orne et pose les questions et les enjeux de ses futurs. Les informations illustrées et contenues dans ce document sont donc autant issues des recherches menées lors de mes sessions chez Territoires Pionniers (lecture de cartes et d’éléments bibliographiques) que des rencontres émaillant la résidence.
Formellement le document propose une analyse géographique par couches : géologie, pédologie, agriculture, tendances climatiques, etc. Ces éléments sont représentés par une série de cartes thématiques. Face à ces cartes est proposé une explication et une série de questions en 3 parties : « Comprendre le socle géographique illustré par la carte » / « Observer ce socle directement par des témoignages sur le territoire » / « Interroger nos pratiques en lien avec les évolutions climatiques et leurs effets sur le socle géographique du bassin versant ».

2 exemple de cartos-questions sur les 7

Exemple de la géologie du bassin versant

Exemple des tendances météorologiques du bassin versant

Vers la 3e partie de la Résidence

Ce document nous servira ensuite lors des rencontres d’acteurs locaux que nous entamons dès la session de novembre.
Nous choisissons alors de nous concentrer pour ces rencontres sur le territoire de Cingal Suisse Normande, communauté de commune au cœur de la séquence Massif Armoricain du bassin. Ce choix fait suite à la formalisation et au croisement de nombreux paramètre :

  • Le territoire du Massif armoricain présente une grande variabilité d’enjeux climatique du à sa topographie qui expose de territoire tantôt au gel de fond e vallée, tantôt au vent des monts, parfois à des versants chauds exposés sud, parfois à des versants froids exposés nord
  • La Suisse normande est depuis peu traversée par la véloroute Caen – La Rochelle, elle est de plus en plus parcourue (notamment depuis Caen en Vélo) bien qu’elle existe déjà depuis longtemps dans les imaginaires collectifs comme destination touristique
  • Les impacts du changement climatique sur le cycle de l’eau y sont fort : le territoire est installé sur des roches dures plutôt imperméables et l’Orne sur cette section est fortement dépendant des régimes de pluviométries. Ces derniers vont se contraster fortement dans les années à venir et c’est déjà le cas durant cette année 2022-23 (sécheresse d’été, risques de pluies diluviennes d’hiver)
  • La communauté de commune de Cingal Suisse Normande et la commune de Saint Rémy portent de nombreux projets en lien avec la résilience climatique.

Nous rencontrerons mi-novembre des acteurs de la commune de Saint-Rémy et communauté de commune de Cingal Suisse Normande. Territoire au cœur du Massif armoricain où s’organisent de nombreux projets.

Quelles suites ?

Le format de résidence professionnel associé me fait participer à la vie de la structure sur tout l’année, je devient de manière ponctuelle, une fois par mois, un membre à part entière de l’équipe. Nous nous rendons compte au fur et à mesure des sessions, que la résidence nourrie les réflexions et chantiers communs démarrés depuis quelques années par Territoires Pionniers, à savoir l’exploration des imaginaires de bassins versant, l’approche biorégionale et la question de la résilience climatique des territoires. Les recherches géographiques et les rencontres que nous organisons pendant mes temps de résidence alimentent l’activité de l’association lui permettant d’être entremetteur d’acteurs et médiateur de solidarités territoriales sur ces questions à l’échelle du territoire bas-normand, et dans mon cas à l’échelle du bassin versant de l’Orne.

Aussi nous nous interrogeons dès le mois d’octobre sur la meilleure manière de restituer la résidence. A ce stade nous imaginons 3 pistes permettant de partager les enjeux et connaissances acquises par nos rencontres et recherches

  • La production d’un document de restitution des analyses géographiques et des enjeux et la participation à la création d’une carte du bassin versant de l’Orne
  • Le partage de ce travail de résidence lors d’évènements du mois de l’architecture organisé par Territoires Pionniers ("Chantier communs") en plusieurs point du territoire et avec différents types de publics
  • L’engagement de réflexions au long terme sur la fédération des acteurs et forces du territoire du bassin versant de l’Orne.

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